La déprime post-marathon : Mieux la comprendre

J’ai envie de vous parler d’un côté sombre et dont on entend rarement parler dans le monde de la course à pied. Il s’agit de la déprime post-marathon ou post-course. Pour la plupart d’entre nous, nous ne sommes pas des athlètes de haut niveau. Cependant, nous ne sommes pas à l’abri d’un tel phénomène. Voyons dans cet article comment cela peut se manifester et pourquoi. Dans un prochain article, je vous partagerai mes trucs pour vous aider à bien gérer les semaines d’après marathon et ainsi, réduire les symptômes de déprime post-course.

Capsule de l’article

Le « High »

Vous venez de passer plusieurs mois à vous entraîner comme vous ne l’aviez jamais fait auparavant et à vous alimenter de façon exemplaire. Vous êtes au sommet de votre forme, comme vous ne l’avez jamais été. Vous vous sentez bien, invincible, fort. La course arrive à grands pas et vous êtes prêt!

Vous courez votre marathon, ça se passe bien! Vous êtes fier de vous. Vos proches le sont aussi. Vous vous sentez vraiment sur un nuage, dans un genre d’état d’euphorie, c’est surréaliste! Et pour couronner le tout? Vous pensez déjà à votre prochain marathon ou à votre prochaine course. Maintenant que vous vous êtes dépassé, vous voyez grand! C’est comme s’il n’y avait plus rien de trop grand pour vous.

La déprime, comment on peut se sentir

Deux jours passent. Si vous avez été sage, vous n’avez fait aucun exercice physique afin de permettre à votre corps de bien récupérer. On vous dit que vous devez passer toute la semaine à vous reposer en prenant une pause. Mais voilà! C’est beaucoup plus difficile que vous ne le croyiez et en même temps, vous descendez tranquillement de votre nuage.

La deuxième semaine de pause est entamée et vous n’en pouvez plus. Vous décidez donc de sortir pour une petite course. Vous remarquez alors que votre niveau de forme en a pris un coup et un gros à part de ça! Pourtant, vous n’avez cessé l’entraînement que deux semaines au maximum. Comment est-ce possible?

Vous vous dites alors qu’il ne faut pas rien perdre et qu’il faut retrouver la forme. Vous avez travaillé tellement fort pour l’atteindre! Attention! Ceci est la pire chose à faire. Tenter de retrouver et de conserver le même niveau de forme qu’avant le marathon dans les semaines qui le suivent en s’entraînant de façon excessive pourrait grandement augmenter les risques de blessure (mais ça, c’est un autre sujet).

Bref, vous ne pouvez pas en faire trop, vous devez vous reposer. Vous vous mettez donc à vous inquiéter et vous voyez vos objectifs des prochaines courses différemment. Vous vous sentez un peu triste. Vous vous ennuyez des moments où vous alliez courir et que vous battiez vos records. Vous vous ennuyez de vos entraînements et de vos sorties longues. Vous vous ennuyez de ce que vous ressentiez dans ces moments-là. C’est comme s’il y avait un vide.

Plus d’informations sur la déprime post-course

Dans le milieu du sport, on parle de cette déprime depuis longtemps mais pour certains, il s’agissait d’un mythe ou d’un sujet tabou. En réalité, on observe ce phénomène depuis une cinquantaine d’années mais cela ne fait que depuis les années 2000, grâce aux progrès de la neuroscience, que l’on est capable de l’expliquer.[1]

Pourquoi ça arrive? Que se passe-t-il dans notre corps?

Maxime Chevrier, consultant en psychologie sportive, l’explique très bien. En fait, c’est dans le cerveau que tout se passe. Quand on court plus de trente minutes, notre cerveau libère de l’endorphine qui procure une sensation de plaisir et de bien-être. Lorsque l’on s’entraîne pour une épreuve aussi grosse qu’un marathon, on court beaucoup plus et on habitue donc notre cerveau à un surplus d’endorphine. On peut alors créer une forme de dépendance. Une fois la course terminée, on est forcé de prendre une pause, ce qui cause un manque qui lui, peut causer une déprime post-course.[2]

Ça ne dure pas longtemps, gardez le sourire, ça va passer

Non, ça ne dure pas longtemps. Vous pouvez remarquer des effets pendant un mois. Suite à cela, si vous avez encore des sentiments de tristesse et que vous avez l’impression que ça ne s’améliore pas ou même que ça empire, consultez un professionnel de la santé car ce n’est peut-être pas seulement une déprime.

Sinon, si vous avez recommencé l’entraînement après votre pause, vous remarquerez déjà que la forme revient tranquillement. Bien sûr, ce n’est pas le même niveau qu’avant le marathon et c’est tout à fait normal. N’ayez crainte, vous retrouverez ce niveau lorsque vous recommencerez votre programme d’entraînement si vous comptez en courir un autre. Mais pour le moment, donnez-vous du temps pour vous en remettre, prenez ça « cool » et profitez de votre forme pour seulement prendre du plaisir à courir.

Finalement, on peut poser certains gestes pour se permettre d’aller mieux. Dans un prochain article, je vous partagerai des conseils qui m’ont aidé dans ces moments-là.

J’espère vous avoir éclairé et rassuré un peu sur le phénomène de la déprime post-course. Ne vous inquiétez pas, c’est un phénomène tout à fait normal et c’est passager! N’hésitez pas à partager vos expériences post-marathon avec nous.

Merci de m’avoir lu et bonne course!

Kim

Source:

1. Vie. « La déprime post-course: l’envers de la médaille de la course ».
https://www.canalvie.com/sante-beaute/remise-en-forme/course-a-pied/la-deprime-post-course-1.9234980
[Consulté le 6 novembre 2019]


2. Ibid.

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