Hier, j’ai couru contre le vent.
Pendant la journée d’hier, je savais que je voulais sortir courir. Toutefois, lorsque je tournais ma tête vers la fenêtre, je pouvais voir les branches d’arbres qui se faisaient aller dans le vent et je me disais que la course serait pénible. Pour m’en convaincre, je suis allée consulter mon application de météo qui validait mes appréhensions.
J’ai quand même décidé de sortir courir.
Je savais que je courrais contre le vent.
Je savais que ce serait difficile car le vent est imprévisible et tente parfois de nous ralentir ou même de nous arrêter complètement.
J’ai couru contre le vent.
Je me suis surprise à y prendre plaisir et je ne me suis pas laissé impressionner.
Je le sentais qui se laissait aller de plus belle, tentant de m’immobiliser et moi, entêtée, je fonçais, je chargeais tout droit sur lui, regardant droit devant moi.
Je le sentais souffler sur ma peau.
J’ai accéléré et il s’est acharné contre moi.
Après un certain temps à persévérer, j’ai réussi à me rendre là où je voulais aller.
Je me suis arrêtée.
Je savais que le vent m’avait permis d’aller plus vite.
Je savais que le vent m’avait convaincue d’aller puiser dans toute la force mentale et physique que j’avais à ce moment-là.
Dans mes futures sorties de course, je me voyais déjà repenser au vent, me rappelant ce moment où tout m’avais semblé plus long, plus grand et plus difficile.
Je me souviendrais de ce que le vent m’avais appris, de cette force cachée bien loin mais que j’ai, et qu’on a tous.
Finalement, une fois rendue à ma destination, je me suis retournée et j’ai observé le long chemin parcouru.
Après quelques minutes à rester là, immobile et épuisée, j’ai décidé de recommencer à courir.
Il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour sentir le vent se lever à nouveau, mais cette fois-ci, pour me propulser.
Hier, j’ai couru contre le vent.
Kim
Allons courir 